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Le rôle de l’expert-comptable

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Comment, je n’ai pas aujourd’hui de nouvelle particulière à donner, j’en profite pour revenir sur un point important qui est le rôle de l’expert-comptable dans l’accompagnement à la création d’entreprise.

Il s’agit d’un extrait d’une Conférence animée dans le cadre du 14ème Salon des Entrepreneurs le mercredi 31 janvier 2007 au Palais des Congrès de Paris, sur le financement.

Maurice SOUED – Expert – comptable – Cabinet ECAI nous dit comment il accompagne les créateurs d’entreprise, comment il construit un Business Plan, un budget prévisionnel, un budget de trésorerie et plus globalement quel est le rôle de l’expert-comptable dans l’accompagnement à la création d’entreprise.

Etant données les mésaventures qui nous sommes arrivées, je peux qu’encourager tout porteur de projet à consulter un véritable expert-comptable pour la rédaction de son plan d’affaires. Son rôle : traduire le projet pour le banquier et le faire rentrer dans ses critères. Mais ne nous leurrons pas : La question reste bien sûr de trouver le bon expert-comptable, celui qui ne va pas nous balader en nous faisant payer des sommes mirobolantes. Il est inutile de penser à ceux présents sur la liste des chéquiers conseils par exemple.

J’avais moi-même assisté à cette conférence au Salon des Entrepreneurs en février dernier et m’étais mis dans la tête de faire présenter le dossier Buridan aux banques par l’intermédiaire d’un expert-comptable. Ce n’est pas le prix qui m’a arrêté, mais plutôt que je n’ai pas su à qui m’adresser… Aller choisir un expert dans les pages jaunes … Finalement je n’ai trouvé que plus tard un expert-comptable, mais dont la mission n’est pas d’accompagner les créateurs, mais bien de tenir leur comptabilité dans les règles de la loi fiscale !

 « Nous sommes ici pour parler des étapes d’un financement réussi et j’ai donc le plaisir de vous donner mon éclairage en tant qu’expert-comptable. Un financement réussi, ce sont des objectifs atteints, notamment en terme de performance ; c’est une bonne efficacité, notamment en terme de coûts et de délais ; et c’est enfin de bonnes relations avec les acteurs impliqués : le céateur, sa famille, ses amis, ses clients, ses fournissers, ses collaborateurs, son banquier et son expert-comptable.

« Imaginez un vaisseau qui quitte l’Europe pour rejoindre l’Amérique. Sa route doit être tracée avec une précision extrême afin d’atteindre son but. Mais, même avec tout ce soin, un correcteur de trajectoire est nécessaire car un écart de quelques centièmes de degrés peut le ramener au Havre. Pour une entreprise, c’est exactement la même chose, il faut un plan, une construction et un suivi précis des réalisations pour éviter les défauts infimes de fabrication et prévenir le plus tôt possible tous les écarts de trajectoires. Un chef d’entreprise risque très gros : sa situation, ses économies, sa famille, ses amis, ses loisirs… Il faut donc bien mesurer le risque et ne pas se lancer à la va-vite dans une aventure incertaine.

« Au moment où il va créer son entreprise un créateur ne peut pas tout connaître dans les domaines de la gestion, de la finance et du droit et il lui sera difficile de mesurer seul la faisabilité économique, financière et juridique de son projet. La plupart des acteurs économiques le savent bien et montrent en conséquence une très grande méfiance à l’égard du créateur d’entreprise tant que celui-ci n’a pas fait ses preuves, au mieux après quelques mois, voire après quelques années. Pourtant, s’il veut s’en sortir, le créateur devra se débrouiller avec les moyens du bord. Heureusement pour lui, les sources de financement sont variées et des moyens de manœuvres existent dans beaucoup de domaines, même si ce ne sont pas celles auxquelles il pensait. C’est pourquoi une réflexion suffisamment en amont du projet permet d’anticiper les problèmes de trésorerie et les rendez-vous catastrophes chez le banquier, le percepteur ou l’URSSAF. Cette réflexion permet aussi de rechercher le plus tôt possible les sources de financement adaptées en fonction des particularités du projet.

« La première étape pour laquelle j’interviens auprès des créateurs consiste à établir un budget prévisionnel d’exploitation. Bien entendu, l’expert comptable peut aider le chef d’entreprise dans la rédaction de son Business Plan, mais sa véritable valeur ajoutée réside dans la traduction et le suivi chiffré mensuel des hypothèses détaillées dans le Business Plan. Cette étape nécessite environ une à deux demi-journées de travail, voire plus pour un gros projet. Elle permet de poser dans un tableau les déférentes hypothèses incluses dans le Business Plan et surtout dans la tête du créateur. Cette étape permet également de mesurer sur trois ans la viabilité économique du projet.

« Cette méthodologie permet de guider le chef d’entreprise dans ses choix de prix de vente, de sa politique commerciale, du développement du projet, d’implantation, d’embauche… Elle permet également de l’informer sur la qualité de son projet : peut-être est-ce que ses coûts de développement sont trop élevés, peut-être est-ce sa marge commerciale est trop faible ; le résultat auquel il arrive est peut-être insuffisant ? afin de retravailler le projet et essayer de le rendre viable. Cette méthodologie permet également de réfléchir à toutes les optimisations possibles car il en existe beaucoup, en terme de charges sociales, en terme de crédits d’impôt, en terme d’impôts sur les bénéfices, de subventions…. Elle permet également d’expliquer certaines notions et mécanismes totalement indispensables au créateur et qui ne sont pas forcément évidentes à comprendre telles que le Besoin en Fonds de RoulementCapacité d’Auto Financement (CAF), ce qu’est une charge, une immobilisation, etc.…

« L’objectif dans un compte d’exploitation prévisionnel et dans un Business Plan est d’essayer de dégager le meilleur résultat possible pour financer les investissements ainsi que le BFR, mais aussi pour rassurer les tiers. Il faut impérativement savoir que le BFR peut atteindre 20 à 25 % des ventes, voire des fois beaucoup plus dans certaines activités. A titre d’exemple, un de mes clients, spécialisé dans l’importation et le négoce de compléments alimentaires et qui a atteint pour sa première année 1 million de chiffre d’affaires, a vu son BFR s’élever à 650.000 €. Cette activité nécessite en effet une forte anticipation au niveau des achats puisque les délais de fabrication sont longs ; le fournisseur ne lui fait pas confiance et il doit payer ses produits comptants, tandis que ses clients le règlent à 90 jours. Heureusement tout avait été anticipé, et le rendez-vous avec le banquier pris depuis longtemps ce qui a permis d’amortir le choc et mon client envisage sa deuxième année sereinement et espère double son chiffre d’affaires l’année prochaine.

« Il y a des optimisations possibles dans le domaine de l’innovation dont le dirigeant n’a pas forcément connaissance. J’ai reçu ainsi récemment un client qui a totalement innové dans la relation des entreprises qui se séparent de leur cadres. Plutôt que d’aller aux prud’hommes, il a développé une méthode sous forme de manuel qui peut être éligible à une aide. Grâce à cette aide, à laquelle, il ne s’attendait pas, il a pu embaucher deux nouveaux consultants et son affaire compte désormais quatre personnes. Un autre client qui fait de l’ingénierie dans le domaine pétrolier et qui loue des consultants à des entreprises, quand il a su qu’il existait des aides à l’innovation, a décidé d’engranger dans un logiciel son propre savoir-faire qui est assez unique. Ce produit sera entièrement financé par les aides publiques puisque l’Etat aide considérablement les entreprises qui innovent.

« Il existe d’autres exemples d’optimisation. Par exemple, un dirigeant peut, pour une question d’image, choisir de se mettre en société anonyme ou en société par actions simplifiée. Le problème est quand on choisit ce genre de structure on est obligatoirement salarié. Or, quand on est en SARL, on peut avoir le statut de non salarié. A ce titre, on peut payer deux à trois fois mois de charges sociales, ce qui peut permettre à un projet qui passait difficilement au niveau du compte de résultat de devenir totalement pérint.

« Il existe donc une multitude de solutions qu’on peut mettre en avant au travers de cette réflexion pour permettre à un projet qui, au départ, pouvait ne pas paraître forcément évident, de le rendre crédible et jouable.

« Par expérience, les prévisions, fruit de l’imagination sont assez rarement atteintes car la réalité est souvent plus dure et réserve de très mauvaises surprises. Par exemple, un retard dans le décollage des ventes, des retards dans le paiement des clients, des retards dans les livraisons des fournisseurs qui peuvent entraîner des ruptures de stocks, des difficultés pour trouver des collaborateurs parce que ce n’est pas facile quand on se lance dans une aventure risquée et aléatoire et puis le temps perdu dans tous les travaux annexes, notamment la recherche de locaux, les démarches administratives et d’installations qui sont extrêmement longues, les litiges, avec un associé, un salarié, un client, ou un fournisseur…

« La deuxième étape consiste à dérouler à partir du budget prévisionnel d’exploitation, un budget de trésorerie. Alors que le Business Plan détaille souvent les besoins de façon globale et annuelle et insiste souvent sur les besoins de financement globaux et à long terme, l’expert comptable va descendre un peut plus bas dans la démarche et va tenter de cerner les besoins de façon plus précise. En effet, même si une Trésorerie est positive en début et en fin d’exercice, il peut y avoir d’énormes amplitudes dans l’année pouvant faire apparaître des besoins élevés en raison de la constitution, par exemple, du stock initial, en raison d’une saisonnalité importante, ou en raison d’un décollage progressif des ventes. A partir du budget d’exploitation, d’un budget d’approvisionnement qui montrera le stock minimum nécessaire, d’un budget d’investissement et de données complémentaires tels que les délais de règlements clients et fournisseurs, on construit un budget mensuel de trésorerie qui permet de mettre en évidence le besoin global.

« Une discussion s’engage alors avec le chef d’entreprise qui souvent n’avait pas prévu de tels besoins pour réfléchir sur tous les modes de financement possibles. Par exemple, une renégociation des délais de paiement clients ou fournisseurs ; on peut également faire appel à un banquier ou à un factor pour financer le poste client. Parfois, le créateur va devoir trouver des fonds personnels parce qu’il n’y aura pas de financement complémentaire possible. Il va pouvoir faire appel à un organisme de crédit bail pour financer les investissements et pour cela il va souvent être accompagné de son banquier. Il pourra faire appel au capital de proximité, notamment familial. Il pourra aussi éventuellement faire appel aux sociétés de captal risque mais c’est une démarche qui est aléatoire et réservée aux projets à fort potentiel.

« La troisième étape est la rencontre avec le banquier. La confiance que les banquiers accordent à un projet dépend d’abord de la crédibilité de son dirigeant et notamment de sa capacité à supporter une pression énorme sans baisser les bras, ainsi que de la qualité de son projet. Le banquier accorde également sa confiance en fonction de la personne qui lui présente le projet car comme pour les experts-comptables, les banquiers et tous les gens de la place, les choses se passent souvent par cooptation.

« La confiance du banquier dépend également de la confiance que le créateur a dans son projet qui se traduit par le montant de son apport initial et de l’acceptation qu’il fera de se porter caution. C’est souvent un test que le banquier fait auprès de nos clients. Pour accepter d’aider l’entreprise, le financier a besoin de comprendre, dans le détail l’activité et l’origine des besoins de trésorerie. Avant six mois d’exploitation le banquier accordera avec énormément de précaution un découvert, un crédit documentaire ou un prêt à moyen terme. Par contre, il acceptera assez facilement de financer le poste clients sous forme d’affacturage ou d’escompte. Après six mois, le banquier commencera à faire confiance au dirigeant mais à condition que le créateur ait respecté son prévisionnel et que ses résultats soient satisfaisants. Si les besoins sont plus importants que la mobilisation du poste clients, le créateur devra réfléchir à des leviers non encore explorés.

« Malheureusement on a beau avoir tout prévu, il y a des impondérables et on risque de se retrouver assez loin du but. Il est donc très important pour un chef d’entreprise de pouvoir mesurer, le plus souvent possible, où il en est pour pouvoir adopter assez vite des mesures correctives. Il faut donc se doter d’un outil de mesure qui permette d’anticiper les problèmes de résultats insuffisants, de dérapage de la trésorerie et de revoir certains paramètres. L’expert comptable est en mesure d’établir avec son client un tableau de bord, mensuel ou trimestriel, qui inclus, par exemple, un compte d’exploitation pour mesurer la performance globale de l’entreprise. Il peut également faire une analyse du résultat par activité pour connaître les activités déficitaires, la dépendance à l’égard de certains clients, de certains fournisseurs, de certains produits. L’expert comptable peut également mettre à jour les prévisions pour imaginer des mesures correctives. Enfin, on peut faire une analyse des principaux ratios, des règlements clients, qui malheureusement en France sont catastrophiques, du niveau des stocks, du niveau des investissements, pour comprendre les écarts de trésorerie et anticiper les accidents. Cela permet en outre de sécuriser le banquier ou les financiers qui voient par le biais de toute cette mise en place que la société est sous contrôle et surtout que le dirigeant n’est pas seul, qu’il est assisté et conseillé.

« L’expert comptable et son équipe sont un service financier délégué à temps partiel au service de leurs clients. L’expert-comptable est amené par ses conseils éclairés à protéger, à réconforter ou à alerter le chef d’entreprise en l’aidant à anticiper certains évènements. L’expert a un grand recul sur les choses car il a vécu avec ses clients de nombreuses situations très compliquées et probablement similaires à celle que vit le créateur. Son éclairage est très utile car il connaît par cœur de nombreuses embûches.

« Attention, tous les experts-comptables ne sont pas identiques ; ils ont chacun leur spécialité. Pour qu’un expert-comptable soit efficace, il faut que son client entre dans son cadre de compétence en terme d’activité, de taille, de réactivité et de valeur. Or, certains experts comptables ne travaillent pas avec de petites entités et sont spécialisées dans le commissariat aux comptes, la révision des comptes des grosses PME, la consolidation la fusion, etc.… D’autres, au contraire, se spécialisent dans la comptabilité à bas prix et donc sans beaucoup de conseils. D’autres encore sont spécialisés dans certaines activités spécifiques telle que la finance, l’assurance, l’audiovisuel, le cinéma, les agences de voyages… D’autres enfin mettent la technicité au cœur de leurs préoccupations et non la relation humaine.

« L’expert comptable est une interface très utile aux créateurs comme à d’autres professionnels qui permet au projet d’être intelligible pour un banquier, un financier, un avocat ou pour l’administration qui y trouvent des réponses à leurs interrogations. En temps que tiers associé, l’expert comptable peut aider à renforcer la crédibilité d’un projet auprès d’un banquier avec lequel il a déjà travaillé dans le passé.

« En ce qui concerne mon cabinet, l’un de nos points forts est justement l’accompagnement des entreprises en création. C’est une activité que nous menons depuis bientôt vingt ans et qui nous a permis quasiment de rencontrer toutes les particularités d’une création d’entreprise. C’est également à ce titre que j’interviens à l’Ecole des créateurs d’entreprise, Advancia, et au Club des créateurs de l’ESCP. Cette accumulation d’expérience est aujourd’hui au service de tous les créateurs qui me feront l’honneur de me contacter. »


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