Ce lundi 10 septembre, j’ai souhaité bien commencer la semaine en faisant partir mon ultime recours auprès du médiateur de la Société Générale. Il faut dire que cette histoire m’énerve tellement qu’elle m’empêche de dormir. Ecrire, soulage un peu… mais si peu !
Voici comme de coutume le texte de ma lettre :
Madame, Monsieur,
C’est après avoir écrit au responsable local et au service clientèle de la société générale que je vous adresse cette lettre. En effet, on me dit que mon dossier a été étudié dans les règles de l’art et moi, je crois au contraire qu’on s’est moqué de moi et qu’on a profité de mon inexpérience en la matière pour faire une bonne opération commerciale à mon détriment.
Alors que j’étais porteuse d’un projet de création d’une librairie spécialisé en histoire dans le 5e arrondissement de Paris, je suis allée voir, sur recommandation, V*** D*** qui était alors adjointe au directeur de l’agence de la Société Générale de P*** R***. Celle-ci fut emballée par le projet et me certifia qu’ « étant donné l’importance des fonds propres et le sérieux du projet », il n’y aurait pas de problème pour que la Société Générale finance mon projet. Je précise qu’alors V*** D*** était déjà en possession du plan de financement du projet ainsi que du projet de bail de la boutique ; cela faisait déjà plusieurs fois que nous nous rencontrions.
Dans son courrier du 29 août, M. L***, me rappelle qu’on ne m’avait alors fait aucune offre, ce qui est vrai, et qu’on ne m’avait pas donné d’accord de financement ce dont j’ai bien conscience. Madame D*** ne m’avait rien garantie, mais sur mes insistances et celle de mon ami qui m’accompagne sur ce projet et alors que nous souhaitions savoir ce qui pourrait éventuellement faire obstacle à ce financement, alors que j’étais particulièrement inquiète de m’engager, elle nous a systématiquement rassurés, se moquant de mes angoisses et nous répétant toujours qu’il n’y aurait pas de problème et que le dossier était « béton ».
C’est suite à cet accord de principe pour l’accompagnement de mon projet que j’ai engagé les formalités de création de la société, qui a été immatriculée au RCS de Paris le 5 juin, et que le bail a été signé le 31 mai. Je souligne ici que le premier accord de V*** D*** pour me suivre dans ce projet avait eu lieu le 24 avril et qu’elle avait eu plus d’un mois pour se voir confirmer cet accord de principe par les personnes décisionnaires.
J’ajoute que ce bail a été accompagné de la mise en place d’un cautionnement bancaire pour garantir les loyers de la boutique aux propriétaires. M. L*** me dit que « l’accord obtenu pour l’établissement d’une garantie bancaire d’un montant de 22.800 € dans le cadre du contrat de bail que (j’ai) signé le 31 mai 2007 était totalement indépendant de la décision de financement sous forme de crédit à moyen terme et ne présageait en aucune façon de la position de la Société générale sur la cohérence financière de (mon) projet d’entreprise et de la recevabilité du crédit de 70 000 euros ». Je ne vous cache pas que je trouve ces propos révoltants. Ce cautionnement a été garanti à 120 % par un contrat d’assurance vie de 28.000 euros, me privant ainsi de plus de la moitié de mon apport personnel (s’élevant alors à 47.000 €) et m’attachant de fait à la Société Générale puisque sans fonds propres je ne pouvais guère m’adresser à un autre établissement bancaire. Comment imaginer qu’une banque accepte de vous accompagner sur un projet de création d’entreprise en engageant la majeure partie de vos fonds mais sans vous financer, vous ayant mené au milieu du fleuve et vous y abandonnant sans rame ! Cette façon de faire me paraît d’autant plus irresponsable qu’aujourd’hui on remet en cause « la cohérence financière de (mon) projet » et « l’équilibre de (mon) plan de financement ».
Madame D*** n’était pas une débutante puisqu’elle était sous-directrice d’agence et qu’elle a depuis été promue comme directrice. Or, elle m’a engagé dans un projet qui n’était pas cohérent financièrement et au vu d’un plan de financement qui n’était pas équilibré ! Même si on ne me croit pas quand j’affirme qu’elle m’a dit qu’il n’y aurait pas de problème pour ce financement, elle aura mis en place ce cautionnement, garantie par un contrat que j’ai appris depuis être inadapté à ce genre de situation (contrat d’assurance vie en Sicav), alors que mon projet n’était pas cohérent et que le plan de financement n’était pas équilibré ! Tout cela ne me paraît pas très sérieux !
C’est finalement pendant les congés de V*** D***, alors que le cautionnement était validé, que j’ai appris par ses collègues que mon dossier n’était pas recevable parce que la société Générale ne finance pas les besoins en fonds de roulement. J’ai appris par la même occasion que, contrairement à ce qu’elle m’avait annoncé avant de partir, la demande de financement n’avait même pas été faite et que c’était à sa collègue V*** B*** de monter le dossier, mais cette dernière savait très bien que celui-ci allait être refusé puisqu’il ne rentrait pas dans les critères de financement de l’établissement… Cela nous a été confirmé par la suite par G*** F*** qui à la simple lecture de mon plan de financement a su me dire en quelques minutes que la banque ne pouvait prendre en charge que la partie des immobilisations corporelles pour un montant de 10.000€.
Vous me voyiez donc particulièrement choquée, d’une part par la façon dont mon dossier a été traité au sein de l’agence P*** R***, mais également par la façon dont les responsables et décisionnaires de la Société Générale ont répondu à mes recours me disant que tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles et que si je voulais envisager de travailler avec eux, il me faudra intégrer de « nouveaux éléments, en particulier en terme d’apport complémentaire » !
Je tiens à souligner que faute de réponse satisfaisante de votre part qui obligerait la Société Générale à mon endroit, je serai forcée de liquider la société. Faute de financement, alors que je ne peux pas démarrer mon activité, je ne peux plus supporter les charges liées au local de la boutique qui s’élèvent à 1900 euros par mois. Voilà donc déjà près de quatre mois que je paye un loyer à perte sans espoir de réaliser un jour un euro de chiffre d’affaires. Je trouve qu’alors que l’on parle aujourd’hui tant de la création d’entreprise en France et que l’Etat et les administrations font tant d’efforts dans ce sens, le comportement de la Société Générale est proprement scandaleux !
Je reste à votre disposition pour tout renseignement complémentaire et je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’expression de mes sentiments respectueux.